Groupe Marcadet
Le groupe Marcadet se situe dans le quartier Guy Moquet à Paris 18ème. Il constitue l’une des toutes premières opérations réalisées pour l’Office Public d’Habitations à Bon Marché de la Ville de Paris. En janvier 1914, l’équipe d’architectes composée de Jean Hébrard, Félix Dumail et Antonin Trévelas est déclarée lauréate du concours.
Les logements destinés aux familles ouvrières sont indépendants avec eau et wc. Ils sont accumulés sur six étages, composant un immeuble dont le principe est lui-même reproduit sur près d’un hectare. La structure générale du groupe est une résultante de l’application de ces principes d’accumulation et répondant aux principes hygiénistes. L’air et la lumière doivent pénétrer dans les logements. Ainsi, trois principes souvent exploités lors de la conception des Habitations à Bon Marché s’appliquent ici :
• la rue intérieure
• l’immeuble à redans ou en « dents de peigne »
• le pavillon isolé
100 ans après, en 2014, Paris Habitat lance un concours pour réhabiliter cet ensemble immobilier et ses espaces extérieurs pour les adapter aux exigences et usages contemporains : l’accessibilité et la qualité du cadre de vie en sont deux enjeux primordiaux.
En réponse à la linéarité des rues et à l’effet écrasant des perspectives générées depuis les entrées du groupe, les deux rues reçoivent un traitement de diverses natures :
• Géométrique : la largeur de la circulation minérale, en s’évasant à mesure que l’on s’éloigne des entrées, génère une atténuation de la perspective.
• Rythmique : le prolongement des revêtements de sol des cours transversales, différent de celui de la rue, scande les rues en espaces différenciés qui sont mieux caractérisés.
• Contraste : la trame arborée reconstituée permet de rétablir le dialogue entre l’architecture et le végétal. Les houppiers des arbres plantés dans les cours débordent dans la rue et s’interposent entre les pavillons en un jeu d’alternance de couleurs complémentaires.
Les cours seront reliées par une circulation piétonne parallèle aux rues, desservant les différentes plateformes d’accès aux resserres. La fluidification des accès répond à l’augmentation conséquente de leur fréquentation liée aux nouveaux usages, permet leur désengorgement et améliore qualitativement ces espaces en apportant air et lumière.